illustration C. Brouty

Vocabulaire et expressions

 




TCHEKLALA
(faire du)
 

L'origine, à part que c'est pas du tchèque, on sait rien. Faire du tcheklala c'est quand vous en faites beaucoup pour vous donner de l'importance, que c'est vrai, mieux vaut être simple.

Le tcheklala qu'y fait, cuilà, total : qui c'est qui le voit ?

H.-G. WELLS,
L'Homme Invisible.



GAMATE
(jouer comme une)
 

D'où ça vient, on sait pas mais comme sens, on est sûr. Une gamate, c'est un, on croyait qu'il était capable et total : un moins que rien et encore !

Les nerfs tendus, tout le corps prêt à la détente, il savait
que l'autre jouait comme une gamate mais...

Peter HANDKE,
L'Angoisse du gardien de but avant le pénalty.



BOUJADI

 

En arabe, c'est un qu'y descend jamais de sa montagne donc, qu'est-ce qui peut connaître, franch'ment ? Y s'reconnaît à certains signes comme... Tous, à part le signe d'intelligence !

— Alors entre une belle poitrine de jeune fille et des pois chiches,
tu fais pas la différence, toi ? Ti'es un boujadi d'la montagne ou quoi ?

Vladimir JANKÉLÉVITCH ,
LE Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien.



BADJOC

 

Du catalan bajoc, pas très intelligent. Vous êtes badjoc si vous comprenez toujours ça qu'y faut pas, c'est énervant, vous comprenez ?

— Elle est badjoc, j'te dis ! Par l'oreille, elle croyait qu'on avait les enfants !
— Tu li'as expliqué au moins ?
— Tu parles ! Pour lui faire rentrer ça dans la tête...

Henry JAMES,
Ce que savait Maisie.



GAZ (être de)

 

C'est quand le vin est tiré et qu'on l'a bu, l'expérience de l'ivresse que vous pouvez faire des fois à tête reposée.

Les vapeurs éthyliques elles me sont montées à la tête, j'me suis senti léger, léger,
moins lourd que l'air. Volatil complèt'ment. Et j'ai titubé tell'ment j'étais ému.
"Ho ! que j'me suis dit, ti'es de gaz ou quoi ?"

LAVOISIER,
Traité élémentaire de chimie.



GUITCHE (être)

 

Ça vient de l'italien bircio : louche, bigle. Un qu'i est guitche, lui, ça lui vient d'une tache blanche, d'un strabisme ou aute chose visible qu'il a dans œil.

Ses yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'me suis rapp'lé qu'avant, quand j'fréquentais Lucie
Qu'elle m'a tapé dans œil, sûr'ment c'était comm'si
Mon œil il était guitche ou alors j'peux pas croire.

ARAGON,
Les Yeux d'Elsa.



TÉMÉNIEK (faire un coup de)

 

Du verbe arabe t'méniek, en trivial, c'est consommer le mariage. Donc, vous voyez le genre, si je vous fais un coup de téméniek, c'est que j'vous l'ai mis bien bien. En glissant, ça a pris le sens : duper.

— En somme, il m'a fait un coup de téméniek avec le parfum qu'y m'a vendu !
— Parfum ? Tu t'fais toujours duper pour rien, toi, hein ?

Robert PENN WARREN,
Le Grand Souffle.



TOUCHE PAS UNE (n'en)

 

On dit ça de quelqu'un, le malheureux, qu'il n'a pas de chance du tout, tout c'qu'y fait, aouah ! ça rate sec.

Maintenant, j'ai pas à me plaindre, grâce à Dieu,
mais au début, c'est vrai, j'en touchais pas une.

CASANOVA,
Mémoires.



MICHQUINE

 

On ajoute toujours et michquinette, c'est le diminutif. Çà vient de meskine (arabe maskïn) petit dans le sens de : pauvre. Donc michquine et michquinette ! ça veut dire à peu près : Pauvre de moi, et même encore pluss !

Les grands de ce monde, c'est très bien, michquine et michquinette !
mais faut faire entention, que la grandeur elle peut faire des petits !

RICTUS,
Les Jolies loques du pauvre.



MOUNA

 

Brioche espagnole (le mot en valencien c'est mona, avec le o fermé comme tout) que le lundi de Pâques, on allait tous manger à la campagne.

— La vérité, y a qu'chez nous z'autres qu'ont peut s'taper une mouna comme ça !
J'peux en reprendre un peu ?

Francis MAZIERE,
Fantastique île de Pâques.



MARRONNER (faire)

 

C'est quand on veut que quelqu'un rage comme du cirage. Marron bien sûr, c'est plus sémantique.

— D'abord tu m'demandes où il crèche, j'te réponds Bethléem. Et après tu m'dis qu'mon fils il a un nom à coucher dehors ?
— Marie !... Tu vois pas qu'j'te fais marronner, mon Dieu ?

Alfred de MUSSET,
Nuit de Décembre.


Et aussi ...

 

 

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